Ma vie d’avant : comment la céramique m’a fait comprendre que quelque chose n’allait pas
Il y a encore quelques années, ma vie était rythmée par les deadlines, les tournages, les mails, les messages et les appels à toute heure.
Je travaillais dans l’audiovisuel : un milieu fascinant, exigeant… et qui, sans qu’on s’en rende compte, nous consume à petit feu.
De La production audiovisuelle à la poterie.
Je viens d’une formation juridique. Comme beaucoup, j’y suis entrée sans vraie vocation, “parce qu’il fallait bien faire quelque chose”. J’y suis restée cinq ans (oui, cinq !), jusqu’à ce qu’un évènement personnel me rappelle que la vie est trop courte pour s’enfermer dans une voie par défaut.
Je voulais quelque chose de plus vivant, de plus excitant ; mais aussi, soyons honnêtes, quelque chose qui paie bien. C’est comme ça que je me suis retrouvée dans l’audiovisuel.
Les premières années ont été belles et intenses. Je me donnais à fond, malgré les revers du milieu : les égos, les jeux d’influence, les soirées qu’il fallait enchaîner pour “exister”, les mails jusqu’à tard.
J’aimais ce que je faisais, j’avais le sentiment de participer à quelque chose d’important et j'ai rencontré de belles personnes. Et puis, il y avait le confort du salaire. Le moteur silencieux de beaucoup de choix.
Le point de non retour
Tout a basculé avec ma première grossesse. Dans ce monde, comme dans beaucoup d’autres, une futur maman, c’est une femme bientôt “moins disponible”. Et la disponibilité, c’est la monnaie d’échange principale.
J’ai continué malgré tout, jusqu’à la deuxième grossesse. Mais cette fois, c’était différent.
Je ne me sentais plus alignée. Trouver un équilibre entre mes rôles, pro, maman, femme, devenait un casse-tête.
Quand une opportunité d’expatriation s’est présentée pour mon mari, on a tout quitté. Trois mois après mon accouchement, on partait vivre en Inde.
L'Inde : la rencontre avec la terre
À ce moment-là, je pensais que ce n’était qu’une pause. Une parenthèse avant de “reprendre ma vraie vie”. Mais comme souvent quand on ferme une porte avec fracas… on ne la rouvre jamais vraiment.
C'est là-bas, en Inde, que j'ai découvert la céramique. Une autre histoire que je vous raconterai dans un prochain article :)
La poterie dans tout ça ?
Avec le recul, je crois que la poterie est entrée dans ma vie pour me montrer ce qui manquait à la précédente :
Le calme, la lenteur, la liberté de créer sans performance, sans validation, sans chronomètre.
Chaque pièce que je façonne aujourd’hui porte un peu de cette histoire : de ce passage d’une vie sous tension à une vie plus alignée.
La philosophie japonaise du wabi-sabi et le kurinuki, que j'ai découverts plus tard, ont mis des mots sur tout ça, mais ça je vous le réserve dans un prochain article aussi.
Et aujourd'hui ?
Je suis rentrée en France et en reconversion professionnelle, je développe petit à petit mon univers Kintara Ceramics ; un projet qui me permet d’unir création, sens et liberté. Chaque nouvelle pièce devient une étape de ce chemin, entre apprentissage, patience et imperfection assumée.
La seule chose qui me manque parfois ?
Le salaire.
Mais… est-ce vraiment ce qui compte le plus ?
Et vous ?
Avez-vous déjà ressenti ce moment où tout bascule, où ce qui semblait “sécurisant” devient trop étroit ?
Si cette histoire résonne en vous, découvrez le premier épisode de ma série "une pièce, une histoire" sur Instagram.
Floryane, Créatrice de Kintara Ceramics.




1 commentaire
Ce début d’histoire est inspirant, une touche d’espoir quand on se sent coincé dans le quotidien !